Apocalypse now

Les clichés ont la vie dure. Surtout dans le monde des musiques sombres, lourdes et saturées.

Ainsi, nos voisins teutons doivent faire du thrash metal qui parle de bière (Tankard), les scandinaves du Black Metal qui donnent envie de manger des loups sauvages assis nus dans la neige (coucou les premiers DarkThrone), et les Italiens faire du heavy metal symphonique avec des décors en cartons et des épées en mousse (Rhapsody… beuark…).

Faux.

Fleshgod Apocalypse, metal band italien de son état, n’a rien à faire des étiquettes et des attentes de certains. Ces quatre-là ne sont pas là pour amuser la galerie, mais plutôt pour lui coller une bonne trempe.
Les Italiens ont décidé de poser leur « cojones » sur la table, autant dire que ça fait mal, très très mal. FGA (pour les intimes) réussit là ou tant de groupes ont échoué lamentablement (malgré la réputation de certains -Therion et ses essais ratés-, mais nous reviendrons la dessus plus tard) : marier Metal et Musique Classique, tout en développant une imagerie qui soit propre au groupe.
Et quand on parle de métal, entendons-nous bien, il s’agit d’un Death Metal sévèrement étudié pour faire l’effet d’un rouleau compresseur. Dans le royaume de FGA (clin d’œil à leur dernier né nomme « Kingdom »), les riffs sont lourds, la basse vrombissante et les bpm s’affolent sous les coups du batteur.

Il n’y a aucune forme de easy listening sur les terres de FGA. Mais a contrario de la plupart des groupes de Death qui se livrent à une course effrénée aux BPM, ces metalheads au look de salarymen ont une authentique science de la mélodie. Leurs lignes mélodiques s’enfoncent dans votre crâne pour ne plus le quitter (écoutez The Forsaking - et son alternance de chant Death, hurlé et trituré sous effet, ses chants clairs, et pleurez devant tant de maitrise).

Fleshgod Apocalypse est la preuve que la technique, l’intelligence, et la sensibilité artistique s’entrechoquent, de grandes choses sont produites.

A écouter d'urgence: The Forsaking

A éviter: de mettre Minotaur dans la voiture après avoir pris un hippie en auto-stop.