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Kadavar Exquis

Publié le par Jilo Thé Dispendieux

Kadavar Exquis

Mettons nous bien d'accord les Freaks.

Je vais devoir utiliser les termes "héritage", "leg" et "influence" ci-après dans la chronique du jour. Des mots dangereux dans le milieu musical, mais je vous fais confiance, vous saurez les prendre avec des pincettes.

Certains vous diront que Kadavar n'a pas la moindre originalité, que ce jeune trio allemand (le groupe est en activité depuis 2010) ne produit que de la resucée des maître des 70', Black Sab', Led Zep et Pentagram en premier lieu.
Ceux ci ont tort. Fondamentalement et définitivement.
Car si Kadavar n'a pas prétention à produire un son totalement nouveau, le K réinvente un son déjà ouï des milliers de fois pour en faire une chose inédite.
A ce stade, on ne doit plus parler d'influences, mais bel et bien d'héritage (et hop, 2 mots placés sur 3).

Après l'écoute de leurs 3 albums, Kadavar (2012), Abra Kadavar (2013) et Berlin (2015) - plus le Live In Antwerp chaudement recommandé - un constat s'impose: Kadavar a ressuscité le Rock Psyché cher au Black Sabbath de Masters of Reality, ou à Hawkwind.
Et il l'a fait de manière magistrale. Ecoutez donc Black Sun et osez me dire que cette ligne de basse hantée ne vous fait pas l'effet d'algues hallucinogènes.
Ou encore Doomsday Machine et ce riff que n'aurait pas renié un Jimmy Page sous influence (la drogue c'est mal toussa toussa, mais pourquoi Diable les artistes qui en cessent la consommation perdent ils le feu sacré??? - notez également le contre-emploi du terme précité-) ...

Kadavar réussit ce tour de force de choisir un rythme plus lent que le reste de la famille Stoner (au sens très large) peut nous fournir depuis quelques années, tout en y alliant une énergie sincère et presque juvénile par moment (en particulier sur Abra Kadavar - les titres Fire et Liquid Dream en sont de parfaits exemples). Le groupe délivre un son rugueux certes, mais aussi souple, technique, avec des lignes mélodiques rampantes, qui se faufilent dans vos neurones pour y rester des jours entiers.
Un équilibre alchimique qui s'appuie également sur les textes tantôt surréalistes, tantôt introspectifs de Christoph "Lupus" Lindemann:
extrait de "All Our Thoughts":

"we back with strings, that you know wouldn't tune
Have you ever seen sun I've only seen the moon
I question the wind and found out from the sky
It's alright to frank cause
we never really die"

Une certitude: ce power trio là (aux pseudonymes tout aussi improbables que leurs look de bucherons: Lupus, Dragon et Tiger) ont dû être congelés en 1978 et ont été décryogénisés en 2010, afin de livrer le leg de leurs aînés (et de trois).

A écouter en priorité: All Our thoughts, Reich Der Traume (un obscure titre de Nico totalement sublimé)

A éviter: Living In Your Head: un morceau un peu téléphoné, avec une énergie moindre que l'ensemble de leurs autres productions, mais je fais la fine bouche.

Maintenant foutez moi le camp. Et vous avez intérêt à être collés aux barrières pendant leur set au Hellfest 2016. Ou Hellfest 1976 pour l'occasion.

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